Montpellier champion de France, Paris deuxième

Tout a été dit sur la formidable épopée du club héraultais cette saison, et notamment sur son opposition totale avec le club de la capitale, bien plus riche et puissant, en particulier depuis l'arrivée des Qataris. Du coup, on parle de David contre Goliath, du club familial contre le club industriel et riche à millions, du village gaulois qui résiste à l'envahisseur qatari, du collectif bien huilé qui l'emporte sur la somme d'individualités... On pourrait en citer bon nombre des comme ça. Difficile également de ne pas comparer la transparence, la fidélité et la passion, certes vulgaires et lourdingues, de Loulou Nicollin, avec le mix élégance-hypocrisie-opportunisme de Leonardo. Idem pour les entraîneurs: René Girard est un nom autrement moins ronflant que Carlo Ancelotti, et pourtant... C'est finalement une bonne leçon que nous a offerte le club héraultais. Tout le monde s'attendait à ce qu'ils se crashent rapidement, après leur bon début de saison, ce qui arrive fréquemment, mais ils ont eu les nerfs et le talent nécessaires pour aller au bout. Mais qui diable aurait misé un kopeck sur Montpellier en début de saison? Qui connaissait Giroud et Belhanda en juillet dernier? Qui aurait pu penser que Souleymane Camara deviendrait un bon joueur (je sais, je suis méchant), et qu'Utaka, après plusieurs années à se morfondre à Portsmouth, allait revenir en force dans notre Ligue 1, après avoir fait parler son talent, certes parcimonieusement, à Lens et et Rennes? Qui aurait pu penser qu'un effectif qui a coûté 7 millions d'euros allait devancer un autre de plus de 120 millions (dont 42, soit six fois celui de Montpellier, pour le seul Pastore). C'est également une belle leçon concernant le collectif: le foot n'est pas un jeu vidéo: ce n'est pas parce qu'on additionne les stars qu'elles vont tout de suite se mettre à cartonner. Sur ce point, il faut déjà savoir s'il s'agit vraiment de stars et pas de joueurs surévalués (n'est-ce pas, Pastore). Il faut également attendre un peu de temps avant que les joueurs puissent se trouver, mais aussi qu''ils soient complémentaires les uns avec les autres, ce qui n'est pas forcément gagné. Autre leçon: l'affaire Kombouaré. Rappelons que l'ex-entraîneur, qui était en place depuis deux ans et demi et qui était apprécié de tous (joueurs comme supporters) a été éjecté alors qu'il était premier du championnat. Il a été remplacé par Ancelotti... qui a fait moins bien que lui. Kombouaré doit être en train de jubiler. Quant à Leonardo, qui a pris cette fort contestable décision, hé bien, disons que c'est bien fait pour sa gueule. Le mec est au club depuis trois mois et il veut faire sa loi. Bref, même si je suis pour le PSG, je trouve ça beau qu'un club a priori de second rang, tout sauf "bling-bling", finisse par l'emporter. C'est bien la preuve que l'argent ne fait pas tout. Et puis le PSG n'a pas non plus totalement loupé sa saison. Il a assuré l'essentiel en se qualifiant pour la Ligue des Champions, ce qui constitue déjà un petit exploit, puisque l'événement n'était pas arrivé depuis huit ans. L'année prochaine, ils pourront faire mal. Avec deux ou trois renforts supplémentaires, dont un prestigieux en attaque, et un Ancelotti qui semble avoir pris ses marques, le club de la capitale pourra faire de belles choses en championnat, voire en Europe. Montpellier devra de son côté confirmer, à l'image de ses individualités offensives, notamment Giroud et Belhanda. Sans vouloir faire mon oiseau de mauvais augure, le plus difficile dans le foot n'est pas d'exploser mais de confirmer. Ce n'est pas Gourcuff, Gignac et Gameiro qui diront le contraire...