Messi l'extraterrestre

Bon, les amis, je voulais aujourd'hui vous parler d'un petit jeune: Leo Messi. Eh oui, c'est encore un jeune: malgré son impressionnant palmarès, l'Argentin n'a encore que 24 ans. C'est fou quand même de penser que le bonhomme a déjà remporté trois Ballons d'Or, et qu'il est devenu le meilleur buteur de l'histoire du Barça. Si je vous dis 14-10-23-34-31, à quoi pensez-vous? Non, ce n'est pas la combinaison de son coffre-fort, mais bien le nombre de buts qu'il a inscrits en Liga entre 2006-2007 et 2010-2011. Sans parler de cette saison, où il en est déjà à 35 réalisations, en 29 journées. En Ligue des Champions, il en est à 12 buts (il en a marqué cinq récemment en un seul match!), alors que les quarts de finale aller viennent seulement de se terminer. Des chiffres fous, fous, fous. Et si l'on parle beaucoup des buts, il ne faut pas pour autant oublier que Messi n'est pas non plus maladroit concernant les "pass' dec'": il en a réalisé au moins 10 (allant même deux fois jusqu'à 18) lors des cinq dernières saisons de Championnat. Et ne parlons pas de son dribble magique, pur, spectaculaire, qui lui permet de marquer des buts maradonesques comme ce fameux but contre Getafe, copie conforme de celui de Diego contre l'Angleterre en 1986.

Messi est fort. Très fort. C'est à n'en pas douter le meilleur joueur du monde, et on peut même se demander s'il ne s'agit pas tout bonnement du meilleur de tous les temps. D'accord, il est toujours délicat de comparer des époques différentes, tout comme de s'attaquer à des légendes comme Pelé ou Maradona. Mais tout de même, Leo a une telle pureté dribblesque, une telle efficacité devant le but, en plus d'avoir un réel sens du jeu, que les idoles peuvent trembler. Quelles réserves émet-on à propos de son éventuel statut de meilleur joueur de l'histoire? D'abord, de ne pas avoir remporté de titre avec la sélection (il est vrai que Maradona et Pelé ont gagné la Coupe du Monde: une pour le premier, trois pour le second), même si on semble parfois oublier que cela ne dépend pas seulement de lui : il faut pour aller au bout une cohésion de groupe, ce qui ne paraît pour l'instant pas être le cas avec sa sélection, qui semble davantage une accumulation d'individualités qu'un collectif à proprement parler.

D'autre part, les performances en sélection de Leo sont moins bonnes qu'en club. Sans avoir été réellement décevant lors de la dernière Coupe du Monde, il n'a inscrit aucun but, et ne s'est pas révélé assez décisif. Et il en va de même pour un trop grand nombre de ses matchs en sélection. On lui reproche enfin de jouer dans le meilleur club du monde. Il est vrai qu'être servi par Xavi et Iniesta aide à enquiller les buts, mais on peut répliquer en contrepartie que tous les yeux sont rivés sur le meilleur joueur de la meilleure équipe du monde: la pression sur ses épaules en est d'autant plus grande. Il sait que le simple fait d'enchaîner quelques matchs décevants ferait couler beaucoup d'encre: les médias s'en donneraient à coeur-joie pour enfoncer le pauvre Leo. Certains reprochent quoi qu'il en soit à Messi de ne pas changer de club pour se mettre davantage à l'épreuve, comme a pu le faire Maradona, qui avait quitté le Barça pour aller et triompher à Naples. En même temps, quand on est titulaire indiscutable dans la meilleure équipe du monde, ce serait un peu dommage de changer, non?

Ce sont donc les trois arguments de ses "détracteurs" (même si le mot semble un peu fort). Pour ma part, je ne peux pas affirmer qu'il s'agit du meilleur joueur de tous les temps, n'ayant jamais vu Pelé et Maradona jouer. Mais franchement, Messi est tout de même ENORME. Alors que, pour ne pas me répéter, il n'a que 24 ans, il est d'une constance, d'une sérénité et d'une maturité admirables, et est toujours en progrès, lui qui semble pourtant à chaque fois au sommet de son art. Je n'ose imaginer le niveau qu'il aura d'ici deux-trois ans. Il dispose également d'une dizaine d'années pour vraiment trouver ses marques en sélection et gagner un titre majeur avec sa sélection (ce qui semble faisable, étant donné la qualité intrinsèque des joueurs la composant, comme Tévez, Agüero, Pastore... euh non, pas Pastore). Bref, il a encore tout le temps pour prouver au monde entier que le meilleur joueur de l'histoire, c'est lui et personne d'autre.